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Biofeedback et Neurofeedback : définitions officielles...
Des définitions du biofeedback ou du neurofeedback sont souvent données dans des publications ou sur des sites Web, mais généralement sans préciser qu'il s'agit de définitions personnelles. En fait, on ignore le plus souvent qu'il existe des définitions officielles. De plus, certaines personnes utilisent les termes biofeedback et neurofeedback pour des méthodes qui ne sont ni du biofeedback, ni du neurofeedback !
En réunissant ici les définitions que vous avez pu trouver sur différentes pages de mes sites depuis de nombreuses années, l'objectif est de clarifier les choses et d'en profiter pour fournir quelques informations supplémentaires...
Ces informations proviennent donc de mes différents cours de formation en biofeedback et neurofeedback, ainsi que des sites Web mentionnés ci-dessous et/ou des ouvrages de référence (indiqués à la page 2 de la bibliographie sur biofeedback.fr).
Ainsi, je pense ne pas me tromper en disant que c'est la première fois que vous lisez des informations aussi précises et complètes sur un site Web, concernant les définitions des termes biofeedback et neurofeedback, et sur les organismes qui en sont à l'origine.
• AAPB = Association for Applied Psychophysiology and Biofeedback (Association de Psychophysiologie Appliquée et de Biofeedback)
Fondée en 1969 (voir les étapes ci-dessous : BRS, puis BSA, puis AAPB).
• BCIA = Biofeedback Certification International Alliance (Alliance Internationale de Certification en Biofeedback)
De 1980 à 2010 : BCIA = Biofeedback Certification Institute of America.
• ISNR = International Society for Neurofeedback and Research (Société Internationale de Neurofeedback et de Recherche)
Fondée en 1995 (voir les étapes ci-dessous).
Quelques dates (sources principales : "Biofeedback Bootcamp" et ISNR) :
1969 - Premier meeting de la Bio-Feedback Research Society (BRS).
1974 - Naissance de la Biofeedback Society of California. Nom actuel : Western Association of Biofeedback and Neuroscience
1975 - Fondation de l'American Association of Biofeedback Clinicians.
1976 - La BRS change de nom pour devenir la Biofeedback Society of America (BSA).
1980 - Le Biofeedback Certification Institute of America (BCIA) propose son premier examen national de certification en biofeedback.
1989 - La BSA devient l'Association for Applied Psychophysiology and Biofeedback (AAPB).
1991 - La BCIA propose son 1er examen national de certification en gestion du stress.
1994 - Deux sections, l'une sur les rythmes du cerveau et l'autre en EMG, sont créées au sein de l'AAPB.
1995 - Fondation de la Society for the Study of Neuronal Regulation (SSNR).
1998 - La SSNR devient la Society for Neuronal Regulation (SNR).
2002 - La SNR devient l'International Society for Neuronal Regulation (ISNR).
2006 - Dernier changement de nom pour devenir l'International Society for Neurofeedback & Research.
2010 - Changement de nom : Biofeedback Certification Institute of America devient Biofeedback Certification International Alliance.
En France
1970 - Les Drs Anne et Antoine Rémond découvrent le biofeedback lors d'un congrès aux USA.
Le Dr Antoine Rémond devient ensuite membre de la Biofeedback Society of America (BSA).
1994 - Il publie, en collaboration avec son épouse, l'ouvrage « Biofeedback principes et applications » chez Masson.
Afin de former et d'informer le monde médical français, il crée l'Association pour l'Enseignement du Biofeedback Thérapeutique.
Le Dr Antoine Rémond est décédé le 5 juillet 1998.
Dès 1951, ses travaux dans le domaine de l'EEG ont été très importants et novateurs, avec une reconnaissance internationale !
- BIOFEEDBACK -
• Depuis sa révélation en tant qu'objet d'études, dans les années 60, le biofeedback avait été défini de différentes façons. C'est en 1969 que le terme biofeedback a été popularisé.
Mais ce n'est qu'en 2007 qu'a été décidé l'adoption d'une définition standard, lors d'une réunion de travail comprenant des scientifiques et des cliniciens, à l'initiative de l'AAPB, l'ISNR et la BCIA.
Lors de cette réunion, parmi plusieurs termes proposés, c'est celui de BIOFEEDBACK qui a été retenu, disons plutôt conservé, puisqu'il était déjà utilisé depuis de nombreuses années.
Ensuite, une définition a été proposée et approuvée par ces 3 structures à but non lucratif.
Ci-dessous, traduction d'un passage du site de l'AAPB :
L'intérêt du public pour le biofeedback est croissant, et avec lui le besoin d'avoir une réponse claire à la question : qu'est-ce que le biofeedback ? Les principales organisations professionnelles reconnues dans ce domaine ont répondu par cette définition standard :
Le biofeedback est un processus qui permet à un individu d'apprendre à modifier son activité physiologique dans le but d'améliorer sa santé et ses performances. Des instruments précis mesurent l'activité physiologique telle que les ondes cérébrales, le fonctionnement du cœur, la respiration, l'activité musculaire et la température de la peau.
Ces instruments renvoient en temps réel, et avec précision, des informations à l'utilisateur. La représentation de ces informations (souvent en relation avec les changements dans les pensées, les émotions et le comportement) montrent les modifications physiologiques souhaitées.
Au fil du temps, ces modifications pourront être reproduites sans le recours à un appareil.
• Retrouvez la version d'origine de cette définition sur le site de l'AAPB. Notez que cette définition est très souvent mentionnée dans les ouvrages de référence.
Biofeedback is a process that enables an individual to learn how to change physiological activity for the purposes of improving health and performance. Precise instruments measure physiological activity such as brainwaves, heart function, breathing, muscle activity, and skin temperature.
These instruments rapidly and accurately "feed back" information to the user. The presentation of this information often in conjunction with changes in thinking, emotions, and behavior supports desired physiological changes. Over time, these changes can endure without continued use of an instrument.
- NEUROFEEDBACK -
• Lors d'une réunion entre l'AAPB, l'ISNR et la BCIA, en mai 2008, cette définition a été proposée :
Comme les autres formes de biofeedback, le neurofeedback utilise des appareils de monitorage (ou monitoring) pour fournir en temps réel à un individu des informations sur son fonctionnement physiologique. Ce qui caractérise et distingue l'entraînement par neurofeedback, des autres formes de biofeedback, est le fait de cibler le système nerveux central et le cerveau. L'entraînement par neurofeedback est fondé sur les neurosciences aussi bien que sur des bases de données issues de la pratique clinique. Il tient compte des aspects comportementaux, cognitifs et subjectifs, ainsi que de l'activité cérébrale.
• Retrouvez la version d'origine de cette définition sur le site de l'ISNR. Notez que cette définition est très souvent mentionnée dans les ouvrages de référence.
Like other forms of biofeedback, Neurofeedback Training (NFT) uses monitoring devices to provide moment-to-moment information to an individual on the state of their physiological functioning. The characteristic that distinguishes NFT from other biofeedback is a focus on the central nervous system and the brain.
Neurofeedback training (NFT) has its foundations in basic and applied neuroscience as well as data-based clinical practice. It takes into account behavioral, cognitive, and subjective aspects as well as brain activity.
• Par ailleurs, dans les cours du Dr Fred Shaffer ("Biofeedback Tutor"), une autre précision est apportée :
Cette définition a été ratifiée par le conseil d'administration de l'ISNR le 10 janvier 2009, et éditée le 11 juin 2010. Elle insiste sur le fait que le neurofeedback est une méthode d'auto-régulation qui enseigne au sujet à modifier volontairement l'activité de son système nerveux central.
Elle marque une distinction très nette entre le neurofeedback et les méthodes de neuromodulaton telles que l'entraînement audio-visuel (AVE) qui modifie le fonctionnement du cerveau par des stimulis. Bien que ce soient des procédés complémentaires potentiellement valables, ils ne délivrent pas de feedback (retour d'information) sur l'activité du cerveau pas plus qu'ils ne lui enseignent à s'auto-réguler.
• Version d'origine :
This definition was ratified by the ISNR Board of Directors on January 10, 2009 and edited on June 11, 2010. This definition emphasizes that neurofeedback is a "self-regulation method" that teaches clients to voluntarily change central nervous system activity. It draws a sharp distinction between neurofeedback and neuromodulatory approaches like audio-visual entrainment (AVE) that alter the brain by exposing it to a stimulus.
While these are potentially valuable adjunctive procedures, they do not provide feedback of brain activity nor teach self-regulation.
Notez que vous trouverez des infos complémentaires et importantes sur le neurofeedback, ainsi que le texte ci-dessus dans une version légèrement augmentée, sur le site de l'ISNR.
Autre définition du biofeedback fréquemment rencontrée
Le biofeedback est une technique grâce à laquelle on utilise des informations relatives à une fonction normalement inconsciente du corps pour en acquérir un contrôle conscient, volontaire, dans le but d'apporter des modifications à cette fonction.
Extraits de l'ouvrage des Drs Anne et Antoine Rémond
Comme indiqué plus haut, cet ouvrage est paru en 1994 : ficher au format PDF
Définitions personnelles
• Sur l'une des pages de mon site biofeedback.fr, on peut lire :
En faisant abstraction des objectifs, des modalités et des domaines d'application du biofeedback, je tenterais bien de résumer ainsi, sous une forme minimaliste, le principe de base du biofeedback :
Le biofeedback, c'est se contrôler soi-même en fonction d'informations sur son propre corps reçues en temps réel d'une technologie appropriée.
• Formulé avec davantage de détails, j'oserais (au moment de publier cette page) cette autre définition :
Le biofeedback, c'est contrôler soi-même certaines de nos fonctions physiologiques grâce aux signaux enregistrés par des capteurs et transmis à un appareil, afin de restituer ces signaux en temps réel sous la forme d'une information permettant de constater les effets produits, et de pouvoir ainsi ajuster le contrôle de ces fonctions physiologiques jusqu'à l'objectif désiré.
Neurofeedback ou pas ? That is the question...
Neurofeedback est le nom donné au biofeedback EEG, mais valable aussi quand l'IRMf remplace l'EEG par exemple. En revanche, lorsque le sujet est passif et reçoit une sorte de "feedback" généré automatiquement par un logiciel, on quitte le domaine du neurofeedback pour entrer dans celui de la neuromodulation ou neurostimulation.
Ainsi, plusieurs méthodes sont dans ce cas : NeurOptimal, LENS, Roshi, Cygnet. En effet, ces méthodes visent une réorganisation, ou normalisation, de l'activité cérébrale de façon autonome.
NeurOptimal : méthode de Valdeane W. Brown / Zengar Institue. Nombreuses infos sur différentes pages de biofeedback.fr.
LENS : Low Energy Neurofeedback System, méthode de Len Ochs. Les électrodes servent à capturer le signal EEG et à renvoyer, par le même chemin, un signal électromagnétique de haute fréquence mais de très faible intensité, en fonction de critères basés sur les rythmes de l'EEG du sujet.
ROSHI : méthode de Chuck Davis. La troisième génération de ce système ne se base plus sur l'EEG mais utilise des lunettes spéciales permettant de délivrer des stimulations visuelles à certaines fréquences ainsi que des champs magnétiques, à partir de programmes préétablis.
Cygnet : Siegfried et Susan Othmer / EEG Info ont élaboré différents protocoles. Mais les évolutions sont difficiles à suivre, car ils ont souvent changé de méthode, en passant par exemple des montages bipolaires aux montages monopolaires, pour privilégier de nouveau les montages bipolaires. Par ailleurs, ils ont quitté le neurofeedback conventionnel en abandonnant le conditionnement opérant, pour passer à une méthode automatique avec un travail portant essentiellement sur les ILF ou Infra-Low Frequencies.
De plus, pour l'évaluation initiale, pas d'EEGq mais un QIKtest qui est une émulation de TOVA (Test of Variables of Attention). Enfin, la dernière version du logiciel Cygnet permettrait de pratiquer également le neurofeedback conventionnel, mais en privilégiant un ajustement des seuils plusieurs fois au cours des séances, ce qui n'est généralement pas la méthode préconisée... Quant au NeuroAmp II, nouvelle version de l'encodeur, il est plus performant et offre la possibilité de pratiquer aussi différents types de biofeedback. > Infos complémentaires sur cette page.
Page mise en ligne le 7 juillet 2018 - Infos ajoutées le 9 et le 15 juillet 2018
Jean-Loup DROUET
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